Traduit dans plus de dix pays, Mon Michaël confirme tous les espoirs qu'avait fait naître le premier roman d'Amos Oz, Ailleurs peut-être.
Il nous montre Hanna, qui, déçue par son mari, par ses amis, par la vie, devient peu à peu étrangère au monde qui l'entoure. Tout lui paraît atteint d'une implacable érosion à laquelle elle-même ne peut échapper. Dans son journal, qu'elle tient comme pour se prouver sa propre existence, fiction et réalité se mêlent.
C'est à travers ces pages d'une langue admirable que nous la voyons s'enliser dans la nostalgie de son enfance en Palestine, dans des fantasmes où deux jumeaux arabes reflètent à la fois ses obsessions sexuelles et les terreurs d'un peuple qui ne peut vivre en paix. La guerre du Sinaï est proche. Labyrinthe de rues et de rocs, Jérusalem que cernent d'imprécises menaces, étouffe. Hanna a peur. Elle va entrer dans la guerre comme on sombre dans la mer.
Ce bouleversant portrait de femme est aussi une remarquable analyse d'un pays toujours entre guerre et paix.