L'essentiel, qui est un certain style, se niche dans les détails. C'est le ton de l'écrivain, celui qui vivifie les mots et stylise la vie. Régis Debray joue aux quatre coins avec les accidents de la vie. Entre figures tutélaires (Julien Gracq ou Daniel Cordier) et artistes redécouverts (Andy Warhol ou Marcel Proust), entre cinéma et théâtre, expos et concerts, le médiologue se promène en roue libre, sans apprêt ni a priori. Rêveries et aphorismes cruels se mêlent aux exercices d'admiration. Les angles sont vifs, la lumière crue, mais souvent, à la fin, tamisée par l'humour. Ainsi l'exige la démarche médiologique, tout en zigzags et transgressions, selon la définition un rien farceuse qu'en donne l'auteur: "Un mauvais esprit assez particulier qui consiste, quand un sage montre la lune, à regarder son doigt, tel l'idiot du conte."