Au fil des mois

15 octobre
Le tunnel le plus long

Elle porte le joli nom de Sissi, et elle a bien travaillé. Le 15 octobre 2010, l'énorme machine, un «tunnelier», a broyé les derniers mètres de roche qui séparaient encore les deux tronçons du «tunnel de base du Gothard», en Suisse. Avec cinquante-sept kilomètres, le tunnel du
Gothard dépasse en longueur deux tunnels sous-marins: celui qui relie les îles japonaises de Honshu et d'Hokkaido (53 kilomètres) et celui qui relie sous la Manche la France à l'Angleterre (50 kilomètres). Les travaux ont commencé en 1998, après l'accord des Suisses, consultés par référendum. Le tunnel doit entrer en service en 2017. Il fait partie d'une nouvelle génération de tunnels, percés à une altitude dite «de plaine». Uniquement ferroviaire, il permettra aux trains de circuler à 250 km/h. Il a fallu de longues tractations, menées par l'Union européenne, pour que la Suisse accepte - en échange d'un péage très élevé - le transit par son territoire de poids lourds de quarante tonnes sur plateformes ferroviaires.
Ce tunnel est le troisième sous le Saint-Gothard. Le premier, également ferroviaire, date de 1881; le second, routier, de 1980.

10 octobre
Despote de père en fils

Il n'a pas encore le pouvoir, mais il est désigné comme le successeur officiel. Kim Jong-Un, 27 ans, fraîchement nommé général quatre étoiles, apparaît à la tribune sous le regard de son père Kim Jong-Il, à l'occasion du 65e anniversaire du «parti ouvrier» nord-coréen, le 10 octobre 2010. Déjà, les enfants des écoles de Pyongyang chantent des hymnes à sa gloire, sans savoir que leur nouveau héros a fait ses classes à l'École internationale de Berne, en Suisse...
Tout est en place pour l'adoubement du troisième représentant d'une dynastie au pouvoir depuis 1948. Kim Jong-Il, le père du nouvel héritier, avait été désigné voici vingt ans par son propre père Kim Il-Sung, mort en 1994. Le dernier rejeton de la dynastie devrait attendre moins longtemps: l'actuel «cher leader» est présumé gravement malade. La présentation officielle du futur dictateur s'est accompagnée d'un regain de tension entre les deux Corées. Le régime, de type stalinien, a récemment bombardé une île de Corée du Sud après avoir coulé un de ses navires militaires. A l'approche du printemps, et vraisemblablement d'une nouvelle famine, Pyongyang a demandé une aide alimentaire d'urgence à l'ONU.