Le 6 mai 1883, Arthur Rimbaud envoie à sa mère et à sa soeur Isabelle trois portraits "de moi-même par moi-même". Mal lavées, ces épreuves blanchissent et son visage y est à peine lisible. Pourtant d'autres photographies qu'il vient de faire, de son adjoint le Grec Sotiro, d'un fabricant de sacs, sont de bonnes images. Que disent ces trois ratés ? Rimbaud se dissimule-t-il dans le paysage ? Pourquoi s'est-il fait photographe ? Quel était son projet à Harar ? Avec quel matériel a-t-il travaillé ? Combien a-t-il fait de photographies ? Explorant cet aspect peu connu de la vie du poète devenu explorateur et négociant entre l'Arabie et l'Afrique, Hugues Fontaine, lui-même photographe, bon connaisseur du Yémen et de l'Afrique orientale, nous raconte l'expérience photographique de Rimbaud en Abyssinie (Ethiopie).
Ce faisant, il nous offre une iconographie abondante, soigneusement composée et en grande partie inédite, augmentée de trois photographies qu'il vient de découvrir à Vienne, attribuées à Arthur Rimbaud en 1892 par l'explorateur autrichien Philipp Paulitschke, lequel s'était rendu dans la Corne de l'Afrique en février 1885.