La femme assise est un merveilleux bric-à-brac. Apollinaire y a entassé amis, objets, lectures, pieds de nez, érotisme, tendresses, éclats d'obus et plein de jolies filles qui n'ont jamais réussi à être fidèles. Mais c'est la guerre, et Paris, avec un joli mouvement de menton, s'offre à distraire les permissionnaires, les blessés, les neutres et les planqués. Schéhérazade est grand-mère et ses petites-filles racontent des histoires à ne pas se coucher, sauf avec elles. Tout le monde a quelque chose à dire, mais la voix que nous entendons est bien celle du poète, douce et multicolore : la chanson du trop aimé qui tire de son crâne fendu mille magies. Au loin résonne le canon, tandis que les jeunes bohèmes rêvent à Brigham Young, le grand prêtre des Mormons. Ah ! avoir vingt-quatre femmes !