Il fut une époque où je pensais beaucoup aux axolotls. J'allais les voir à l'aquarium du Jardin des plantes et je passais des heures à les regarder, à observer leur immobilité, leurs mouvements obscurs. Et maintenant je suis un axolotl.La première phrase de la nouvelle Les Axolotls est à l'image de l'ensemble du recueil de Julio Cortázar, qui propose un panel de textes plus ou moins brefs, en équilibre sur le fil distinguant la fiction de la réalité, le rêve de l'état de veille. Le fantastique, décrit par Cortázar comme "l'autre côté des choses", est toujours en prise avec le réel, où il étend son empire, modifiant le temps et l'espace, les lois de la nature et la logique. Ainsi un homme ne sait-il pas ce qui se cache derrière son besoin d'observer ces poissons fascinants, les axolotls... tout comme ce photographe ne sait pas jusqu'où va le mener sa capacité à observer ceux qui l'entourent. De même cette biographie romancée du saxophoniste Charlie Parker intitulée L'Homme à l'affût qui nous propose le destin d'un homme qui recherche, dans sa quête métaphysique, une ouverture vers un ailleurs... mais lequel ?
Avec Les Armes secrètes, Julio Cortázar confirme son talent et accède au succès. Le réalisateur Antonioni tirera d'ailleurs de la nouvelle Les Fils de la Vierge le film Blow-up. --Hector Chavez