«Sur les 23 000 "Justes parmi les nations", il n’y a pas un seul Arabe et pas un musulman de France ou du Maghreb. Alors, j’ai décidé de chercher. On m’a souvent répété : "Mais les témoins sont morts aujourd’hui." J’ai exhumé des archives, écouté des souvenirs, même imprécis, et retrouvé de vraies histoires : comme celle de cette infirmière juive ou celle du père de Philippe Bouvard qui ont échappé à la déportation grâce au fondateur de la Grande Mosquée de Paris, Kaddour Benghabrit. Cet homme a sauvé d’autres vies. Et l’action du roi Mohammed V au Maroc durant l’Occupation ne lui vaudrait-elle pas aussi le titre de Juste ? "Celui qui écoute le témoin devient témoin à son tour." J’avais toujours à l’esprit cette phrase d’Elie Wiesel. Je l’ai écrite plusieurs fois, et suis parti en quête de témoins pour ne pas rompre le fil ténu de la mémoire.» Mohammed Aïssaoui.