Description :
François Cassingena-Trévedy, retiré au coeur de l'Auvergne après des décennies de vie monacale en abbayes bénédictines, nous livre ici un journal de bord singulier, rythmé autant par les « travaux et les jours » d'un peuple de hautes terres - celui du plateau du Cézallier dans le Cantal - que par la succession des fêtes de l'année liturgique.
Au fil des pages, le lecteur comprend qu'il y a ici adéquation, sinon équivalence, entre le temps ordinaire des tâches les plus humbles, soumises aux aléas des saisons et des bêtes, et le temps liturgique qui élève l'âme par ses rites et ses chants. L'étable apparait alors « aussi sacrée que l'église », la traite devient un « exercice cultuel », et la bouse « la matière d'un poème ». Aucune provocation dans ces formules surprenantes, seulement le vécu d'un moine qui a choisi de s'engager dans la condition paysanne, comme jadis la philosophe Simone Weil avait voulu embrasser la condition ouvrière. Ce faisant, il participe par son écriture poétique à la promotion d'un monde rural aujourd'hui éprouvé, et à la réhabilitation du nom de « paysan » qu'il va jusqu'à attribuer à ce « Dieu caché » auquel il destine quotidiennement ses mélodies grégoriennes.
Notes Biographiques :
Le Frère François Cassingena-Trévedy, normalien, est entré dans la vie monastique en 1980. À l'abbaye Saint-Martin de Ligugé près de Poitiers, où il a exercé diverses charges pendant une trentaine d'années, avant de s'installer seul en Auvergne. Il enseigne par visioconférence à l'Institut Catholique de Paris et a traduit plusieurs oeuvres des Pères de l'Eglise syriaques.Poète et philosophe autant que théologien et traducteur, il a publié de nombreux ouvrages, dont, chez Albin Michel, Propos d'altitude en 2022, qui a été très remarqué, et la réédition de ses Sermons aux oiseaux en 2023.