Un mécanicien de locomotive, tourmenté par une lourde hérédité, et qui ne s'entend vraiment qu'avec sa machine... Une femme qui semble née pour faire le malheur de tous les hommes qui l'approchent... Un juge pétri de préjugés, prêt à renier la justice au profit de l'intérêt social ou politique... Tels sont les personnages de ce drame, un des plus sombres qu'ait imaginés le romancier des Rougon-Macquart. Vivante et précise comme un reportage, puissante comme une épopée, son évocation du monde des chemins de fer au moment de leur âge d'or va de pair avec la vision d'une humanité en proie à ses démons héréditaires et sociaux - l'alcoolisme, la misère -, et chez qui la jalousie et la convoitise charnelle portent le meurtre comme la nuée porte l'orage.
Quatrième de couverture
Grande affaire du XIXe siècle et plus particulièrement du Second Empire, le chemin de fer se vit chargé par les chantres du progrès technique d'une signification symbolique que Zola a tenté d'exprimer dans La Bête humaine: force de vie, le train fécondait la nation et représentait la marche en avant de l'humanité. Et la locomotive, "bête domptée dont il faut se méfier toujours", n'est pas le moindre des protagonistes de ce dix-septième volume des Rougon-Macquart. Elevée au rang d'allégorie épique, elle incarne à la fois l'instinct de mort et la marche en avant de la civilisation, semblable en cela à la "bête humaine", chez qui coexistent les pulsions bestiales et la progression morale et intellectuelle. --Ce texte fait référence à une édition épuisée ou non disponible de ce titre.