Extrait

Extrait de l'introduction

L'homme ne peut vivre sans amour. Il demeure pour lui-même un être incompréhensible, sa vie est privée de sens s'il ne reçoit pas la révélation de l'amour, s'il ne rencontre pas l'amour, s'il n'en fait pas l'expérience et s'il ne le fait pas sien, s'il n'y participe pas fortement. C'est pourquoi, comme on l'a déjà dit, le Christ Rédempteur révèle pleinement l'homme à lui-même.

Jean-Paul II

En grandissant dans la foi catholique, dans les années 1970 et 1980, j'avais beaucoup de questions et d'objections sur l'enseignement de l'Église en matière de sexualité et de mariage. Lorsque les hormones ont commencé à me titiller, tout ce qu'on m'avait appris sur l'importance de «rester pur» s'est volatilisé, ou presque. Au cours des années qui ont suivi, mon comportement sexuel allait laisser des traces dans ma vie.
Étudiant en première année à l'université, je me suis trouvé en proie à une profonde et douloureuse confusion quant à mon identité masculine. Je ne pouvais nier que cette douleur et cette confusion provenaient, pour une large part, de mon comportement et de mes habitudes sexuelles. La promiscuité sexuelle généralisée de la vie en résidence universitaire ne faisait qu'amplifier mon mal-être.
Les «conquêtes sexuelles» que nous nous racontions tous - en les exagérant, bien entendu - m'ont ouvert les yeux sur la laideur dont les hommes sont capables. Derrière chacune de ces «conquêtes», une femme était utilisée puis jetée. Mais personne ne semblait s'en soucier.
Un jour, dans l'un des dortoirs, j'ai assisté à une soirée qui a dégénéré. Il y a eu un viol. (J'ai oublié de préciser qu'il s'agissait d'une université catholique.) Pour moi, le point de non-retour était franchi. Cette expérience m'a hanté : comment un homme pouvait-il traiter ainsi une femme, comme si elle n'était rien d'autre qu'une «chose» au service de son plaisir sexuel ? Plus je me posais cette question, plus je sentais qu'elle m'était en fait directement adressée.
Je n'ai jamais violé personne, me disais-je. Mais suis-je si différent de ce type dans la manière dont je traite les femmes, en pensée et en actes ? Est-ce que je n'utilise pas moi aussi ma petite amie pour satisfaire mon plaisir sexuel ? Quand j'ai accepté d'être honnête avec moi-même, j'ai dû conclure que je ne valais pas tellement mieux que ce violeur.
Pendant cette période de profonde remise en question, je me suis mis en colère contre Dieu. «C'est toi qui as donné aux hommes ces hormones, protestais-je. Or, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elles nous causent de sacrés problèmes !... Qu'est-ce que je suis censé en faire ? Je veux savoir la vérité ! Le sexe, à quoi ça rime ? Et être un homme, qu'est-ce que ça veut dire ?»
Cette prière m'a lancé dans une quête à la découverte de la vérité sur la sexualité. Le Christ a dit : «Cherchez et vous trouverez» (Mt 7, 7). J'ai donc cherché.
Et ce que j'ai trouvé au bout du compte, ce sont les écrits de Jean-Paul IL Voilà un homme qui a pensé à frais nouveaux et présenté de manière lumineuse et très originale l'enseignement de l'Église sur la sexualité et le mariage. Son travail a préparé le terrain à une nouvelle «révolution sexuelle» qui promet d'offrir ce que la précédente n'a pas pu donner, à savoir la vraie satisfaction de ce désir qui nous met tous en mouvement : aimer et être aimé.