Résumé :
Lisbonne, 1940. Après la chute de Paris, la capitale portugaise offre la dernière porte de sortie à une Europe en guerre. Réfugiés politiques de toutes origines, anonymes, intellectuels et artistes tels Man Ray, Julien Green et Hannah Arendt fuient l'Occupation et franchissent les Pyrénées dans l'espoir de trouver une place à bord d'un navire pour New York ou Rio de Janeiro. Face à l'afflux des émigrants, un sentiment d'urgence saisit la ville.
Les libraires mettent les oeuvres de Stefan Zweig et de Romain Rolland en vitrine, le marché noir fleurit, les bagages s'entassent sur les quais du Tage. Comment revenir sur cette histoire, faite de milliers de destins individuels, de coïncidences et d'instants tragiques ? Tandis qu'à Belém António Salazar organise une exposition coloniale célébrant la mémoire d'une nation qui a ouvert le siècle des découvertes, Jean Renoir et Antoine de Saint-Exupéry montent ensemble à bord du S.S.
Siboney. Jean Giraudoux, lui, passe par Lisbonne à la recherche de son fils parti s'engager à Londres. Que Tadeus Reichstein, le grand-père de l'auteur, inventeur de la synthèse de la vitamine C, ait traversé la ville fin 1940 à l'occasion d'un aller-retour aux Etats-Unis donne à cette évocation un relief particulier : Juif polonais naturalisé suisse, sa correspondance privée jette un éclairage personnel et intime sur l'envers de ces années de guerre.