De l'appartement familial des Quatre Cents Coups au Gaumont-Palace aperçu dans Domicile conjugal et au théâtre Saint-Georges du Dernier Métro, François Truffaut a utilisé dans ses films de nombreux décors de son quartier d'enfance, entre Pigalle et la place de Clichy. Le réalisateur ne s'aventure qu'exceptionnellement sur la rive gauche, dont l'existence n'est guère attestée que par de lointaines apparitions de la tour Eiffel.
Si l'oeuvre de Truffaut est plus poétique que documentaire, elle offre cependant au spectateur d'aujourd'hui de contempler un Paris où les portes cochères ne sont pas encore condamnées par des digicodes, un Paris où le téléphone se trouve au café d'en bas, un Paris où le laitier dépose ses bouteilles à l'aube devant le rideau de fer des crèmeries... Un Paris dont le cinéma est le dernier refuge.