Résumé :

Le spirituel et le temporel, le symbolique et le concret, l'esthétisme et le réalisme, vous trouverez tout cela sur le chemin de Compostelle que Laurent a emprunté sur près de 830 kilomètres et que vous verrez par ses yeux. Le spirituel car pour lui, le chemin est une quête des plus grands mystères de la vie, un questionnement sur Dieu et sur le destin de l'homme au regard de lui-même et de ses semblables.
Le temporel, car ce dont il s'agit, c'est d'une plongée au coeur de la nature qui s'impose au voyageur et lui imprime son rythme et ses éléments, la pluie, le vent, l'herbe haute dans laquelle il perd ses lunettes. Le symbolique car tout est symbole sur le chemin, de la coquille qui le balise, aux fantômes du monastère qui ont sauté de la sculpture de l'entrée jusqu'aux confins de la bâtisse. Le concret des petits ou grands bobos éprouvés par le corps émerge aussi, car le chemin résiste autant qu'il fascine.
En clair, il se mérite ! L'esthétisme, car ce récit n'est pas qu'une description des différentes étapes jusqu'à saint Jacques. C'est une palette de couleurs qui brosse une redécouverte de ce que notre terre peut nous offrir de magnifique pour peu que nous y prêtions un peu attention, et de l'ardente nécessité de la protéger. Enfin le réalisme, car c'est le fragment d'une vie d'homme qui se dévide sous notre regard ébahi devant les efforts qu'il est capable d'accomplir pour atteindre son but.
Vous aborderez peut-être cet écrit en croyant que c'est un documentaire émaillé de conseils pédagogiques - fruits du vécu de l'auteur- ce qu'il est effectivement en partie et notamment en fin d'ouvrage. Mais bien au-delà de cela, au fil des pages, emporté par son écriture sobre et riche, vous découvrirez que c'est vous le voyageur. Comme ces tableaux impressionnistes dont le sens vous est dévoilé avec la perspective, vous allez, sans vous en rendre compte, finir par rentrer dans le tableau et toucher au sacré.