La Mode, "déesse des apparences" selon Mallarmé, peut être étudiée comme un ensemble de croyances et de relations, rappelant à bien des égards le socle où repose le sacré. Véritable dogme de la Modernité, elle est, pour ainsi dire, l'objet d'un culte, à la fois métaphore religieuse et système de doctrines, de rites et de règles éthiques. Alberto Ambrosio souligne les points de convergence entre Mode et Religion, ne serait-ce que la curieuse proximité entre défilés et processions religieuses.
Pourtant, loin de se circonscrire à un code figé de doctrines, d'apparences et de rituels, la mode s'habille aujourd'hui d'une conscience, de valeurs, d'une éthique renouvelées. C'est un univers en butte à la violente critique qui frappe la production textile en général, si dévastatrice pour l'environnement. Cette confrontation originale que propose l'auteur ouvre un champ d'investigation encore jamais foulé : une philosophie religieuse de la mode.